Favoris de la compétition, les Français sont déjà rentrés à la maison. Alors à qui la faute ? Si Raymond Domenech a des torts, il n’est pas le seul responsable de ce fiasco. Des médecins aux joueurs, tous sont en partie fautifs
Les Bleus sont partis en vacances, ou en préretraite pour certains, plus tôt que prévu. Impuissants face à la Roumanie, submergés par les Pays-Bas, malchanceux face à l’Italie, les Français ont vécu un Euro cauchemardesque, presque pire que la Coupe du monde 2002.
Après un tel fiasco, le premier a être dans la ligne de mire est souvent l’entraîneur. Depuis mardi soir, Raymond Domenech a subi les foudres de la presse sportive et généraliste française. Il est vrai que ses choix n’ont pas toujours été judicieux.
Le sélectionneur n’a jamais su comment faire cohabiter sur le terrain les différents talents de son équipe. Il a testé un 4-4-2 impuissant face à la Roumanie pour revenir ensuite à un 4-2-3-1 plus satisfaisant dans le jeu offensif pour enfin terminer avec un nouveau 4-4-2, le tout avec à chaque fois des nouveaux joueurs, à de nouveaux postes. Si on ne change pas une équipe qui gagne, changer perpétuellement une équipe qui perd n’est pas non plus une vérité.
La pire erreur du sélectionneur a probablement été réalisée face à la Roumanie. Raymond Domenech a joué pour ne pas perdre. Au final, les Bleus sont sortis avec un nul et une pression supplémentaire sur les épaules.
L’ombre d’eux même
Face aux Pays-Bas, Willy Sagnol, complètement dépassé, n’aurait pas dû jouer ou au moins sortir à la mi-temps. Mais Raymond Domenech est loin d’être le seul responsable de la débacle. Lors de cet Euro, certains joueurs n’ont été que l’ombre d’eux même. Eric Abidal, Florent Malouda, Lilian Thuram, Nicolas Anelka, entre autres, sont particulièrement passés à côté de la compétition.
Les Bleus ont bien vécu ensemble mais ils n’ont jamais vibré ensemble et ne sont probablement pas partis en vacances ensemble. Qui se souvient avoir vu un joueur de l’équipe de France sourire pendant cet Euro ? Personne, car à aucun moment les Bleus n’ont fait transparaître une once d’unité. Les défaites et la mauvaise communication du staff des Tricolores, renfermé sur lui-même, ont favorisé cette impression. Le cas Vieira, sélectionné mais incapable de frapper dans un ballon car blessé, avait déjà donné le ton d’un Euro ridicule pour les Bleus.
La France n’a pourtant pas le temps de se morfondre sur son cas. Les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010 arrivent à grand pas, avec ou sans Raymond Domenech.